Deux mois après sa victoire à la présidentielle du 12 avril en tant qu’indépendant, le président gabonais Brice Oligui Nguema a annoncé, via une vidéo diffusée le 22 juin, la création de sa propre formation politique. Le lancement officiel de ce parti, dont le nom n’a pas encore été révélé, est prévu pour le samedi 28 juin au Palais des sports de Libreville.
Le chef de l’État appelle les Gabonais à se mobiliser pour cette assemblée générale, estimant que « le suffrage universel exige désormais la mise en place d'un outil politique capable de rassembler toutes les énergies constructives de notre nation ».
Cette décision intervient dans un contexte où le paysage politique gabonais est en pleine mutation. En effet, l’Assemblée nationale a récemment adopté une loi visant à réduire drastiquement le nombre de partis politiques, passant de 103 à trois ou quatre, comme le recommandait le dialogue national d’avril dernier. Ce nouveau parti présidentiel pourrait ainsi occuper une place centrale dans la future configuration politique du pays.
Cependant, l’initiative ne fait pas l’unanimité. Jean-Rémy Yama, figure de l’opposition, estime qu’un tel parti n’était pas nécessaire. « La Constitution donne déjà tous les pouvoirs au président, même sans majorité à l’Assemblée », a-t-il déclaré, redoutant la création d’un « PDG bis » et la répétition des dérives du passé.
Il faut rappeler que malgré ces critiques, Brice Oligui Nguema semble déterminé à structurer son pouvoir autour d’un appareil politique propre.
Jeremy Ahossou