Au Togo, la scène musicale est marquée par une vive controverse. Alors que le rappeur Aamron a récemment recouvré la liberté, plusieurs voix sur les réseaux sociaux continuent de s’élever pour dénoncer le silence de certains artistes face à la crise sociopolitique actuelle. Parmi eux, Sethlo, figure emblématique de la musique togolaise, se retrouve aujourd’hui au cœur des critiques.

L’artiste prévoit d’organiser son tout premier concert à Paris le 28 juin prochain. Cependant, plusieurs blogueurs et internautes appellent au boycott de l’événement, l’accusant de ne pas prendre position sur la situation du pays. Dans un live récemment, Sethlo, ému aux larmes, a confirmé qu’il maintenait la tenue du concert, déclarant : « Même s’il n’y a que deux personnes, je vais chanter. »

Cette polémique fait suite à la sortie de sa chanson intitulée Ntifafa (« paix » en langue locale), réalisée en collaboration avec d'autres artistes togolais. Bien que prônant l’unité, le morceau a été perçu par certains comme une manière d’éviter toute critique du pouvoir. Face aux accusations, Sethlo s’est défendu en affirmant : « Je ne ferai jamais de politique. »

Connu pour ses nombreux tubes et son influence au-delà des frontières togolaises, Sethlo voit aujourd’hui son image fragilisée. La pression croissante pourrait avoir un impact direct sur le succès de son concert à Paris, qui représente un étape important dans sa carrière à  l'Internationale.

Jeremy Ahossou