La conférence MANSSAH, prévue du 26 au 28 juin 2025 à Lomé, a été officiellement reportée par ses organisateurs. Fondée par le journaliste franco-camerounais Alain Foka et installée au Togo depuis plus d’un an, l’initiative ambitionnait de rassembler plus de 10 000 participants africains et afrodescendants autour d’« un moment de mémoire, d’unité et de transformation ». Mais dans un contexte politique tendu, marqué par une vive contestation du changement de la Constitution togolaise, l’événement nr poura pas se maintenir aux dates initialement prévues.
La montée des tensions politiques dans le pays, avec des appels à manifester du 26 au 28 juin prochain, a contribué à cette décision. Plusieurs voix sur les réseaux sociaux ont appelé au boycott de la conférence, certains accusant Alain Foka d’être proche du régime en place. Dans leur communiqué, les organisateurs dénoncent « un climat actuel et des tentatives délibérées de détourner l’esprit de notre initiative », affirmant que « dans ce contexte, il a été décidé de reporter la conférence MANSSAH à une date ultérieure ».
Le report vise, selon les fondateurs, à éviter toute instrumentalisation. Ils reconnaissent toutefois que cette décision, prise « dans la douleur », n’est pas un abandon. « Ce report n’est pas un renoncement. C’est un sursaut, une opportunité d’introspection pour tous : pour construire notre unité », affirment-ils, tout en réaffirmant leur engagement à poursuivre la démarche dans un esprit d’unité africaine.
Les co-fondateurs remercient également les nombreux soutiens : « À vous, les milliers de personnes mobilisées. À vous, les millions de soutiens silencieux ou visibles. À vous, qui avez cru et croyez en ce rêve d’unité : gardons le cap. Nous reviendrons : parce que l’Afrique mérite mieux que ces divisions ». Ils annoncent par ailleurs qu’un message sera bientôt adressé aux inscrits pour les informer des modalités pratiques liées au report.
« Parce que MANSSAH n’est pas un événement, c’est un mouvement », conclut le communiqué. Les initiateurs entendent revenir plus tard, avec une nouvelle date, pour poursuivre leur projet de réconciliation, dans un climat qu’ils espèrent plus apaisé.
Jeremy Ahossou