L’ancien président de l’Assemblée nationale béninoise, Adrien Houngbédji, rejette catégoriquement la disparition juridique de son parti, le Parti du renouveau démocratique (PRD), à la suite de sa fusion avec l’Union progressiste pour former l’Union progressiste le Renouveau (UPR). Face aux déclarations du ministère de l’Intérieur affirmant que le PRD n’existe plus comme entité légale, Houngbédji a adressé une lettre dans laquelle il estime que « la dissolution du PRD ne peut résulter que d'une décision prise en congrès extraordinaire », et non d’une simple correspondance administrative.
Ce différend ravive les tensions au sein de la majorité présidentielle et fragilise davantage l’UPR, qui compte actuellement 53 députés à l’Assemblée nationale. Houngbédji, marginalisé dans les prises de décision et la gestion du parti fusionné, dénonce une tentative de mise à l’écart du PRD. « Notre compagnonnage au sein de l’UPR n’a pas bien fonctionné », affirme Gratien Laurent Ahouanmènou, secrétaire général adjoint du PRD, pointant une sous-représentation dans les organes du parti dirigé par Joseph Djogbénou.
Le conflit intervient à un moment stratégique, à l’approche des élections législatives et communales prévues en janvier 2026, et de la présidentielle de mai de la même année. Le PRD, qui souhaite retrouver son autonomie pour mieux défendre ses fiefs électoraux, estime que « l’UPR évolue en marge de la loi », n’ayant organisé ni congrès constitutif ni dissolution formelle de ses composantes. Le ministre Wilfried Léandre Houngbédji a toutefois rappelé que « les textes des partis ne sont pas au-dessus des lois de la République ».
Adrien Houngbédji envisage désormais une séparation officielle. « J’ai suggéré au président Djogbénou que nous mettions amiablement fin à cet imbroglio par la révocation de l’accord de fusion », a-t-il déclaré. Si cette rupture se confirme, elle marquerait un tournant pour la coalition au pouvoir et relancerait les dynamiques politiques autour des scrutins à venir.
Jeremy Ahossou