Le 6 juin 2025, à l’occasion de l’anniversaire du président Faure Gnassingbé, des citoyens togolais sont descendus dans les rues de Lomé, défiant l’interdiction de manifester. Cette mobilisation marque une rupture, selon le politologue Mohamed Madi Djabakaté, car elle n’a pas été menée uniquement par les opposants politiques traditionnels, mais par une société civile déterminée à briser le silence imposé par le régime.
L’élément déclencheur de cette colère populaire réside dans la hausse récente des frais d’électricité de 12,5 %, perçue comme injuste dans un contexte où les services fournis restent de mauvaise qualité. Cette situation a mis en lumière l’impact direct des politiques gouvernementales sur la vie quotidienne des Togolais, accentuant leur ressentiment face à un système perçu comme corrompu et insensible aux réalités sociales.
La mobilisation, largement relayée sur les réseaux sociaux comme TikTok, est portée par une jeunesse en quête de perspectives, mais aussi par une diaspora active. Le rôle du rappeur Aamron, arrêté après avoir incité symboliquement à manifester le 6 juin, a renforcé l’indignation. Sa vidéo d’excuses, jugée contrainte, a illustré la persistance des pratiques répressives du régime.
Pour Mohamed Madi Djabakaté, un processus de contestation est en cours, mené par une diversité d’acteurs à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Malgré la peur, la population semble de plus en plus déterminée à réclamer le départ de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis deux décennies.
La rédaction NEW AFRIQUE