L’ancien opposant Gerry Taama, aujourd’hui retiré de la vie politique, est sorti de son silence pour appeler à la libération de l'artiste rappeur Aamron. Dans un poste sur Facebook, il s’interroge : « Avant de garder Aamron en prison, il faut se poser la question de savoir pourquoi un petit frère de la Kozah, intelligent et bosseur, s'est retrouvé à être aussi excessif dans ses sorties médiatiques. Si on ne répond pas à cette question, c'est qu'on a absolument rien compris. »
Reconnaissant que les propos d’Aamron peuvent tomber sous le coup de la loi, Gerry Taama estime cependant qu’ils ne sont pas comparables aux crimes économiques et sociaux qui plongent une grande partie de la population dans la misère. Il affirme que « la première des vertus est l'exemplarité » et ajoute que « libérer Aamron n’est pas un aveu de faiblesse, mais un acte de sagesse. Nous sommes assis sur un baril de poudre qui peut exploser à tout moment. »
Selon lui, les propos d’Aamron, malgré leurs excès, reflètent une réalité difficile à cacher. Il souligne que « presque tout ce que Aamron disait est une réalité factuelle, qu'on ne peut pas dissimuler par une arrestation », alertant sur la multiplication de discours similaires sur les réseaux sociaux, y compris parmi les plus jeunes. Pour Taama, cet éveil populaire est un signe que les frustrations sont profondes et généralisées.
Gerry Taama exhorte les autorités à « libérer Aamron, former un gouvernement et se mettre au travail », insistant que la priorité est la lutte contre la misère. « Si le développement est là et chacun trouve du travail, à manger, à se soigner et à avoir sa petite case, vous pouvez même rester 100 ans », ironise-t-il, avant de citer un passage biblique : « En vérité, en vérité, je vous le dis… s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »
La rédaction NEW Afrique