Le Centre international de Conférences de Bamako (CICB) a servi de cadre, ce mardi matin, au lancement officiel des sessions de formation consacrées au nouveau Code pénal et au nouveau Code de procédure pénale. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, M. Mamoudou Kassogué, en présence de plusieurs personnalités nationales et partenaires internationaux.
Initiée dans le cadre des réformes majeures entreprises par les autorités de la Transition, cette formation vise à outiller les acteurs de la chaîne pénale pour une appropriation rapide et efficace des nouveaux textes, adoptés et promulgués le 13 décembre 2024. Ces codes, alignés sur les standards internationaux et adaptés aux réalités nationales, introduisent des innovations notables en matière de poursuites, d’instruction, de droits de la défense, de mesures alternatives à la détention, ainsi que dans la lutte contre la corruption, le terrorisme, la cybercriminalité et les violences basées sur le genre.
La cérémonie a enregistré la présence de M. Malaye Diop, Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Mali, et de la Chargée d’affaires de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Tous deux ont réaffirmé l’engagement de leurs institutions à soutenir la modernisation de la justice malienne, à travers notamment le Programme d’appui à la stabilisation du Mali par le renforcement de l’État de droit (PROSMED) et le Projet d’appui à la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (LUCCEI-2).
Dans son allocution, le Ministre Kassogué a salué « le soutien constant » des partenaires techniques et financiers ainsi que la mobilisation des acteurs judiciaires ayant contribué à cette réforme historique. Il a particulièrement remercié le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, pour son appui et ses orientations tout au long du processus.
S’il s’est réjoui de l’aboutissement de ces textes qualifiés de « générationnels », le Garde des Sceaux a souligné le défi de leur appropriation par les magistrats, greffiers, huissiers-commissaires de justice, officiers et agents de police judiciaire. « Ces sessions de formation constituent un cadre d’immersion et de partage d’expériences, permettant aux acteurs judiciaires de maîtriser pleinement les nouvelles dispositions afin d’assurer une application équitable et efficace de la loi », a-t-il indiqué.
La série de cinq sessions débutera à Bamako avant de s’étendre dans les régions de Kayes, Ségou et Mopti, avec des modules portant sur les droits de l’accusé, la simplification des procédures, les nouvelles infractions et peines, la saisie et la confiscation des avoirs criminels, ainsi que la coopération judiciaire.
À travers cette initiative, le ministère entend doter les professionnels de la justice des compétences nécessaires pour faire vivre, sur le terrain, la réforme pénale voulue par les autorités, dans l’intérêt de la justice et de l’État de droit au Mali.
Cyril DAKPITI