Au Tchad, le ministère publi a requis, vendredi 8 août, une peine de 25 ans de prison ferme contre l’ancien Premier ministre Succès Masra et 65 de ses co-accusés dans l'affaire Mandakao. Ils sont poursuivis pour « diffusion de messages racistes et xénophobes », « assassinat » et « association de malfaiteurs » en lien avec les violences du 14 mai 2025, qualifiées par la partie civile de « prémices d’un cas de génocide ».

 Les avocats de l’État réclament également 5 milliards de francs CFA de dommages et intérêts et la confiscation des biens de l’ex-chef du gouvernement.

La défense de Masra et des autres accusés dénonce un dossier vide, sans empreintes, témoins oculaires ni preuves vidéo, estimant que ce procès relève d’un « acharnement » et de « la loi du plus fort ». Selon eux, l’arrestation de leur client répond à « un objectif fixé à l’avance ». Neuf accusés pourraient toutefois être acquittés, le procureur ayant reconnu l’insuffisance de preuves à leur encontre.

L’audience s’est déroulée dans une atmosphère tendue, marquée par la fatigue et l’impatience. Malgré la demande des avocats de reporter la suite des plaidoiries après la fête nationale du 11 août, le président de la Cour a ordonné la reprise dès le samedi matin, prolongeant un procès suivi de près au Tchad comme à l’international.

Jeremy Ahossou