Le gouvernement togolais a une nouvelle fois interdit une marche organisée par des acteurs de la société civile, prévue pour le samedi 9 août 2025 à Lomé. L’initiative, portée par l’ONG Novation Internationale, visait à rendre hommage aux personnes décédées lors des récentes manifestations. Cette décision, communiquée par le ministre de l’Administration territoriale, repose sur des préoccupations liées à la sécurité et au maintien de l’ordre public.
Dans sa note adressée aux organisateurs, le ministre Hodabalo Awaté invoque un climat social tendu, alimenté selon lui par des propos haineux circulant sur les réseaux sociaux. Il considère que la situation actuelle ne garantit pas les conditions requises pour le bon déroulement d’un rassemblement, même pacifique. Le lieu choisi, longeant la lagune de Bè, est également jugé inadapté, car il serait propice à des incidents en raison de la sensibilité du contexte.
Du côté des organisateurs, cette marche était avant tout un acte de mémoire et un appel au dialogue national. Elle visait à interpeller les autorités sur la nécessité de faire la lumière sur les événements de juin dernier, au cours desquels plusieurs personnes ont trouvé la mort dans des circonstances encore floues. Ils rejettent toute intention politique et insistent sur leur volonté de promouvoir la paix et la vérité.
Cette interdiction, la troisième en quelques semaines, suscite des inquiétudes croissantes au sein de la société civile. Plusieurs organisations dénoncent un recul des libertés fondamentales, notamment celle de manifester. À ce jour, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part de Novation Internationale, et le gouvernement n’a pas proposé d’alternative pour permettre la tenue de l’événement dans un cadre jugé plus approprié.
Jeremy Ahossou