Les chefs traditionnels togolais se sont retrouvés à Kpalimé pour une Journée nationale de réflexion, sous l’impulsion du ministère en charge de la chefferie coutumière. Le ministre Hodabalo Awaté a insisté sur la nécessité pour ces figures respectées de rester « neutres, impartiales et apolitiques », tout en jouant un rôle essentiel dans l’apaisement du climat sociopolitique. Il a rappelé que la Constitution de 2024 consacre leur statut de « gardiens des us et coutumes » et exige leur loyauté envers l’État.
Dans un contexte marqué par le passage au régime parlementaire, les chefs traditionnels deviennent des acteurs influents dans les équilibres régionaux. Le ministre leur a demandé d’éduquer et de sensibiliser leurs communautés aux enjeux institutionnels, surtout après les événements de juin 2025 qualifiés par le gouvernement de tentative de « déstabilisation » depuis l’étranger. Il a salué leur contribution à maintenir la stabilité et éviter des troubles sociaux.
Durant la rencontre, plusieurs thèmes ont été abordés, notamment la place de la chefferie dans la Ve République, la crédibilité des conseils traditionnels et les défis sécuritaires dans le nord du pays. Des projets ont été annoncés, dont la révision du cadre légal, la digitalisation de la chefferie, la rédaction d’un historique national et des formations sur l’éthique et la gouvernance.
Cette journée a mis en lumière la position particulière des chefs traditionnels : garants des traditions et du dialogue social, ils sont aussi intégrés au dispositif politique. Leur rôle pourrait devenir encore plus stratégique dans la Ve République, mais également plus exposé aux pressions et responsabilités.
Jeremy Ahossou