L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) confirme « l’élimination de la trypanosomiase humaine africaine (THA) ou maladie du sommeil au Kenya en tant que problème de santé publique », devenant ainsi le 10è pays à franchir cette étape importante.
En effet, la trypanosomiase humaine africaine (THA) est une maladie vectorielle causée par le parasite sanguin Trypanosoma brucei. Elle est transmise à l'homme par la piqûre de mouches tsé-tsé infectées par des humains ou des animaux infectés.
Elle se transmet uniquement sur le continent africain. La maladie existe sous deux formes : gambiense et rhodesiense. Les populations rurales vivant de l'agriculture, de la pêche, de l'élevage ou de la chasse sont les plus exposées.
La forme rhodesiense (r-THA), présente en Afrique de l'Est et australe, est la seule présente au Kenya. Depuis, plusieurs années, le Kenya mène des activités de lutte constantes, sans qu'aucun nouveau cas autochtone n'ait été signalé depuis plus de 10 ans.
Le dernier cas autochtone a été détecté en 2009, et les deux derniers cas exportés, infectés dans la réserve nationale du Masai Mara, ont été détectés en 2012.
Selon le secrétaire d'État à la Santé du Kenya, Dr Aden Duale : « l’élimination de la THA est le fruit de nombreuses années de dévouement, de travail acharné et de collaboration ».
Et d’expliquer : « Cette validation marque une étape majeure en matière de santé publique pour le Kenya, alors que nous célébrons l'élimination d'une maladie mortelle dans notre pays. Cette réussite permettra non seulement de protéger notre population, mais aussi d'ouvrir la voie à une croissance économique et à une prospérité renouvelées ».
Quant au directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, il confirme :
« Le Kenya rejoint le nombre croissant de pays qui ont éradiqué la trypanosomiase humaine africaine. C'est une nouvelle étape vers l'éradication des maladies tropicales négligées en Afrique ».
Et de féliciter : « le gouvernement et le peuple kenyans pour cette avancée historique.
Le programme kenyan d'élimination de la THA va désormais, avec le soutien de l’OMS et ses partenaires, mettre en œuvre un plan de surveillance post-validation afin de détecter toute résurgence ou réintroduction potentielle de la transmission ».
Pour sa part, le représentant de l’OMS au Kenya, Dr Abdourahmane Diallo, a fait savoir : « Ce succès a été rendu possible grâce au leadership du ministère de la Santé, au dévouement des agents de santé dans les zones à risque et au soutien de partenaires clés. L'OMS est fière d'avoir contribué à cette réussite et encourage toutes les parties prenantes à rester impliquées dans le suivi post-validation ».
Pour rappel, en plus du Kenya d’autres pays africains ont réussi à éliminer la THA comme problème de santé publique notamment le Tchad, la Côte d'Ivoire, la Guinée équatoriale, le Ghana, la Guinée, le Rwanda, le Togo et l'Ouganda.
Amadou Traoré