Exclu du fichier électoral à quatre mois de la présidentielle ivoirienne, Laurent Gbagbo hausse le ton. Lors d’un meeting à Port-Bouët, l’ancien président a dénoncé une « injustice politique » après sa radiation de la liste électorale publiée le 4 juin. Il estime que cette décision vise à l’écarter du jeu politique, tout comme Cheikh Tidjane Thiam et Guillaume Soro, également exclus. « Ce n’est pas du droit, c’est du n’importe quoi », a-t-il déclaré devant ses partisans, dénonçant un complot orchestré par les institutions.

Gbagbo, qui avait été condamné à 20 ans de prison pour le braquage de la BCEAO après la crise de 2010-2011, rappelle qu’il a été acquitté par la CPI et gracié en 2022. Toutefois, cette grâce ne suffit pas à effacer sa condamnation au niveau national, ce qui l’empêche d’être électeur et candidat. Refusant de se retirer en silence, il appelle ses partisans à « envahir toutes les rues d’Abidjan » et déclare, dans un ton combatif : « Ils veulent la bagarre ? Alors on va se bagarrer ! »

Alors que la candidature d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat semble se dessiner, Gbagbo s’interroge : « Entre lui et moi, qui est vieux ? » À 80 ans, il entend continuer le combat, invoquant « l’honneur et la vérité » comme guides. Sa posture offensive annonce une montée des tensions dans une campagne déjà sous haute tension.

Jeremy Ahossou