La Commission électorale nationale indépendante du Burundi a annoncé, le 11 juin, les résultats provisoires des législatives du 5 juin. Le CNDD-FDD, au pouvoir depuis 2005, y décroche plus de 96 % des suffrages, raflant ainsi la totalité des 100 sièges en jeu à l'Assemblée nationale. Le parti du président Évariste Ndayishimiye consolide ainsi sa domination politique dans un scrutin marqué par l'absence de suspense.
Face à cette victoire écrasante, les partis d'opposition dénoncent unanimement un scrutin entaché de fraudes. L’Uprona, seul parti ayant dépassé 1 % des voix avec 1,3 %, rejette les résultats qu’il qualifie de « fantaisistes ». Son secrétaire général, Olivier Nkurunziza, dénonce une volonté manifeste de marginaliser toute opposition et d'imposer un système de parti unique.
Malgré la possibilité de déposer des recours devant la Cour constitutionnelle avant la validation définitive prévue le 24 juin, les opposants n'espèrent aucune issue favorable. L’Assemblée comptera finalement 111 députés, incluant des membres cooptés pour respecter les équilibres ethniques imposés par la Constitution.
Jeremy Ahossou