La décision de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) de suspendre RFI et France 24 pour trois mois continue de susciter l’indignation au Togo. Des responsables politiques, notamment de l’opposition, y voient une atteinte grave à la liberté de la presse. Pour eux, cette sanction contre les médias français masque une volonté de restreindre l’espace d’expression, surtout après la réforme constitutionnelle permettant à Faure Gnassingbé de prolonger son pouvoir jusqu’en 2033.

Éric Dupuy, porte-parole de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), estime que "RFI et France 24 n’ont fait que leur travail : informer sur les dérives du régime RPT/UNIR". Il accuse la HAAC d'agir comme "le bras armé d’un pouvoir qui craint la vérité", en muselant les voix critiques, notamment sur les manœuvres autour de la nouvelle Constitution. L’opposition dénonce un climat de répression visant à étouffer toute contestation.

Les leaders politiques appellent à une mobilisation pour défendre la liberté d’expression et exiger la levée de la sanction. "Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement le sort de deux médias étrangers, c’est le droit du peuple togolais à être informé", peut-on lire dans un communiqué. Ils rappellent que la liberté de la presse est un droit fondamental garanti par la Constitution togolaise.

Jeremy Ahossou