En Guinée-Bissau, à seulement quatre mois du double scrutin présidentiel et législatif prévu pour le 23 novembre 2025, la révision des listes électorales est au point mort. Les agents chargés du recensement refusent de transmettre les données à la Commission nationale des élections, dénonçant 45 jours d’arriérés de salaire. Ce blocage s’ajoute à une série de grèves dans le secteur public, où fonctionnaires, enseignants et personnels de santé ont récemment protesté contre des salaires impayés.
Une tentative de médiation menée par Gibril Baldé, président de l'agence de centralisation des données électorales, a échoué. Malgré sa promesse de débloquer les fonds, les agents ont refusé toute solution tant qu’un paiement concret n’était pas effectué. Leur méfiance est alimentée par le précédent de 2018, où des engagements similaires n'avaient pas été tenus. La crise budgétaire semble ainsi s’enliser dans le pays, affectant désormais les institutions essentielles au processus démocratique.
Cette impasse risque de compromettre l’ensemble du calendrier électoral, déjà remis en question par l’opposition. Celle-ci conteste la légitimité du président Umaro Sissoco Embalo, qu’elle accuse d’avoir dépassé son mandat depuis février. À mesure que la tension monte, l’incertitude grandit sur la tenue effective des élections à la date prévue.
Jeremy Ahossou