L’ancien ministre camerounais de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle, quelques heures après sa démission du gouvernement. Dans une lettre de 24 pages adressée aux Camerounais, il critique sévèrement le régime actuel, dont il fut pourtant un fidèle allié. Il y dénonce « un régime à bout de souffle » et affirme que « le pays ne peut exister au service d’un homme, il doit vivre au service de son peuple ».
Dans ce document, l’ancien porte-parole du gouvernement reconnaît avoir connu le pouvoir et en avoir perçu les limites. Fort de cette expérience, il propose un projet politique fondé sur un retour au fédéralisme et sur des réformes structurelles qu’il juge nécessaires pour redonner de l’espoir aux Camerounais. Il qualifie sa candidature de « chance historique » pour le pays, appelant à un changement profond du système.
Mais à peine sa déclaration rendue publique, le ministère de l’Administration territoriale a interdit les activités de son parti, le FSNC, dans une zone de l’Extrême-Nord. Une mesure interprétée comme un signal clair du pouvoir en place, qui semble prêt à freiner les ambitions de celui qui fut pourtant un serviteur loyal durant deux décennies.
Jeremy Ahossou