À quelques mois de la présidentielle d’avril 2026 au Bénin, la scène politique s’anime autour de deux figures majeures : Patrice Talon et son prédécesseur Boni Yayi. L’ancien chef de l’État, désormais à la tête du parti d’opposition « Les Démocrates », a fait de son domicile le véritable carrefour des consultations politiques. Entre réunions stratégiques et alliances en gestation, il se prépare activement à ce qu’il qualifie dans son cercle fermé de son « ultime combat ».
De son côté, le président Patrice Talon, qui ne briguera pas de nouveau mandat, entend peser sur sa succession. Sa préférence semble aller vers Romuald Wadagni, ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances. Considéré comme un fidèle parmi les fidèles, ce choix est vu par le camp présidentiel comme une garantie de continuité et de loyauté après le départ de Talon de la Marina.
Pendant que la mouvance s’apprête à investir officiellement son duo de candidats, Boni Yayi multiplie les audiences dans sa résidence. Plusieurs personnalités politiques, dont Daniel Edah, Apollinaire Avognon et des figures de l’opposition historique comme Célestine Zanou ou Ganiou Soglo, ont défilé chez lui ces dernières semaines. Ces concertations visent à renforcer le front commun de l’opposition face au camp présidentiel.
Reste à savoir si cette effervescence autour de Boni Yayi se traduira par une réelle cohésion. Les divisions internes de l’opposition et le départ récent de certains alliés, comme le parti MPL, laissent planer des doutes sur la solidité de ce regroupement. La bataille de 2026 s’annonce ainsi comme un duel à distance entre Talon, qui prépare sa succession, et Yayi, décidé à peser une dernière fois sur le destin politique du pays.
Jeremy Ahossou