Crime & Justice


Togo - Même un simple « like » sur les réseaux sociaux peut conduire devant la justice

last updated: Friday, October 3, 2025 1:14 PM
Source: NEW AFRIQUE

Talaka mawama, procureur de la république, devant la presse ce vendredi 3 octobre 2025

Depuis l’arrestation de l’artiste Aamron en juin dernier, les réseaux sociaux au Togo se sont transformés en espace de contestation contre le régime en place. Ces prises de position, parfois virulentes, ont poussé les autorités à restreindre l’accès à certaines plateformes comme TikTok et Facebook. Dans ce climat tendu, le Procureur de la République, Mawama Talaka, a pris la parole ce vendredi 3 octobre 2025 pour mettre en garde la population sur les dérives liées à l’usage des médias sociaux.

S’exprimant devant la presse, il a rappelé que les médias sociaux, bien qu’utiles pour communiquer et travailler, peuvent aussi devenir « une menace pour la société lorsqu’ils servent à diffuser des contenus illégaux ». Il a évoqué les différents textes qui encadrent le numérique au Togo, allant du code pénal à la loi sur la cybersécurité, en passant par le code de la presse et la loi sur la protection des données personnelles. Les infractions possibles, a-t-il souligné, vont des injures graves à la diffamation, de la provocation à la haine à la diffusion de fausses nouvelles.

Le Procureur a dénoncé l’abus croissant des réseaux sociaux : « Nous constatons des appels à la haine ethnique ou religieuse, des incitations à la violence, des atteintes à la sécurité de l’État, mais aussi des violations de la vie privée. Ces agissements constituent des dérives qu’il convient de sanctionner. » Selon lui, la liberté d’expression doit être distinguée de l’injure et de la diffamation qui relèvent du pénal.

Mawama Talaka a enfin lancé une mise en garde ferme : « Désormais, toute personne qui publie, partage, commente ou ‘like’ des contenus considérés comme illégaux pourra faire l’objet de poursuites judiciaires. La complicité par approbation est également punissable, chacun ayant le devoir légal de signaler les délits dont il a connaissance. » Cette déclaration marque un durcissement notable de la surveillance numérique au Togo.

 

Jeremy Ahossou 


Advertisement Santa Margherita Wines