L’ancien président nigérian Goodluck Jonathan a vivement critiqué les récents événements survenus en Guinée-Bissau, où des soldats ont revendiqué la prise du pouvoir à la télévision publique. Selon lui, cette intervention militaire, présentée comme un « coup d’État symbolique », intervient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par des échanges de tirs près du palais présidentiel seulement quelques jours après les élections nationales.
Jonathan s’est également étonné du déroulement inhabituel des faits, soulignant que le président en exercice, Umaro Sissoco Embaló, avait pu annoncer publiquement son propre renversement. Une situation qu’il a jugée incohérente et préoccupante pour la défense de la démocratie. Ses déclarations mettent en lumière les zones d’ombre qui entourent cette prise de pouvoir et interrogent sur la crédibilité des acteurs impliqués.
La crise politique couvait déjà depuis plusieurs mois en Guinée-Bissau, l’opposition contestant la légitimité d’Embaló et estimant que son mandat était arrivé à son terme. Ce climat de défiance a contribué à fragiliser davantage les institutions, ouvrant la voie à de nouvelles tensions entre les différentes forces politiques et militaires du pays.
Depuis son indépendance il y a plus de cinquante ans, la Guinée-Bissau peine à sortir d’un cycle d’instabilité ponctué de coups d’État successifs. Les analystes craignent que cette nouvelle crise n’érode encore les fragiles avancées démocratiques, dans un pays déjà confronté à la pauvreté chronique et aux activités criminelles, notamment le trafic de drogue.
Jeremy Ahossou