L’Algérie pleure l’une de ses figures culturelles les plus marquantes avec la disparition de Baya Bouzar, connue du grand public sous le nom de Biyouna. Décédée à Alger à l’âge de 73 ans, l’actrice et chanteuse laisse derrière elle une carrière qui a profondément marqué plusieurs générations, notamment grâce à son charisme, sa voix unique et ses rôles devenus cultes. Révélée très jeune au petit écran, elle s’impose rapidement comme un visage incontournable de la culture populaire algérienne.

Au fil des années, Biyouna multiplie les rôles au cinéma comme à la télévision, tout en se lançant dans les spectacles et le one-woman-show qui renforcent sa notoriété. Refusant de quitter son pays durant les années de crise, elle poursuit son parcours avec détermination avant de collaborer avec des réalisateurs en France à partir de la fin des années 1990. Cette nouvelle étape de sa carrière lui permet d’explorer des personnages marquants et de se faire connaître d’un public plus large, notamment grâce à des films comme Viva Laldjérie ou Délice Paloma.

Artiste complète et femme de caractère, Biyouna s’essaie aussi à la musique, signant plusieurs albums salués pour leur originalité. Sa personnalité forte, sa liberté de ton et ses rôles audacieux ont fait d’elle une figure respectée au-delà de l’Algérie, admirée autant pour son talent que pour son courage. 

Les hommages se multiplient, à l’image du président Abdelmadjid Tebboune, qui salue une « grande voix de la culture » dont l’impact continuera de résonner longtemps.

Jeremy Ahossou