Le Burkina Faso a franchi une nouvelle étape dans sa coopération internationale en ratifiant, le 21 novembre 2025, un accord nucléaire conclu avec la Russie. Adopté à l’unanimité par les députés de l’Assemblée législative de Transition réunis sous la présidence d’Ousmane Bougouma, ce texte, signé en juin 2025 à Saint-Pétersbourg, établit un cadre juridique visant à soutenir la mise en place d’infrastructures nucléaires dans le pays.

Selon les autorités burkinabè, cette ratification répond à l’urgence énergétique que traverse le pays. Le ministre des Affaires étrangères, Jean Marie Traoré, a souligné que l’accord représente une solution au faible taux d’accès à l’électricité, évalué à 34,20 % en 2024. Le recours au nucléaire est perçu comme une voie pour renforcer la sécurité énergétique nationale et assurer une stabilité d’approvisionnement.

Cependant, lors des échanges au sein de l’hémicycle, des députés ont exprimé des inquiétudes sur les risques liés à la sécurité nucléaire, l’usage des ressources en eau et l’impact environnemental des installations à venir. Le ministre de l’Énergie, Yacouba Zagré Gouba, a rassuré que ces préoccupations seront examinées lors d’une étude de faisabilité préalable, qui permettra également de définir la technologie appropriée et les futurs sites d’implantation.

Au-delà de la production électrique, l’accord étend la coopération au domaine médical, agricole et industriel grâce aux applications du nucléaire civil. Plusieurs spécialistes burkinabè sont déjà en formation en Russie, conformément au mémorandum d’entente signé entre les deux pays en octobre 2023, signe d’une ambition croissante pour maîtriser cette technologie stratégique.
 

Jeremy Ahossou