En Guinée-Bissau, près de 860 000 citoyens sont appelés à voter ce dimanche 23 novembre pour élire leur président ainsi que les 102 députés du Parlement. Le scrutin se déroule dans un climat marqué par de fortes tensions politiques, après la dissolution du Parlement en 2023 et l’exclusion de plusieurs grandes coalitions d’opposition.
Douze candidats briguent la magistrature suprême, avec le président sortant Umaro Sissoco Embaló donné largement favori malgré les critiques sur le prolongement de son mandat.
La course présidentielle se joue essentiellement entre Embaló et l’indépendant Fernando Dias, considéré comme la seule alternative crédible après la disqualification de la coalition PAI-Terra Ranka menée par Domingos Simões Pereira. Plusieurs observateurs dénoncent une instrumentalisation de la justice et un usage massif des ressources de l’État au profit du chef de l’État sortant, tandis que les partis restants peinent à se faire entendre. La campagne a également été marquée par des restrictions médiatiques, avec l’expulsion de plusieurs médias portugais et une couverture largement déséquilibrée.
Il faut rappeler que le pays de nombreuses incertitudes entourent le déroulement du vote. Embaló et sa plateforme "Nô Kumpu Guiné" restent les favoris pour remporter largement les scrutins, mais la possibilité d’un second tour demeure.
Jeremy Ahossou