Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) traverse une nouvelle zone de turbulence à l’approche des législatives du 27 décembre 2025. Alors que la formation politique avait officiellement décidé de boycotter le scrutin, plusieurs de ses cadres ont choisi de s’y inscrire en candidats indépendants, défiant ainsi la ligne arrêtée par le président du parti, Laurent Gbagbo. Cette situation a conduit la direction à engager des mesures disciplinaires d’une ampleur inédite.

Dans un communiqué publié le 19 novembre 2025, le PPA-CI annonce que Laurent Gbagbo a procédé à la révocation de 22 cadres de toutes leurs fonctions. La liste inclut notamment Stéphane Kipré, Ouegnin Georges Armand et Séri Louma. Le parti justifie cette décision par la nécessité de préserver la cohérence interne, rappelant que Gbagbo avait clairement exprimé son opposition à toute participation aux législatives, qu’il considère comme une manière de « couvrir la forfaiture » liée à la présidentielle d’octobre 2025.

Les déclarations du PPA-CI occupent une place centrale dans la justification de cette sanction collective. Le parti cite Laurent Gbagbo, pour qui « la discipline ne peut être sélective » et constitue « l’épine dorsale de toute organisation politique sérieuse ». Il estime que les cadres révoqués ont fait « le choix de la désobéissance et de l’insubordination » en maintenant leurs candidatures contre la décision du parti, alors même que cette posture était présentée comme un impératif de responsabilité politique et de respect envers les victimes de la crise électorale.

Face à ce qu’il qualifie de manquement grave, le parti affirme avoir agi « avec regret mais avec fermeté » pour retirer sa confiance aux responsables impliqués. Une longue liste de personnalités, parmi lesquelles Affou Kra Monique, Koua Charles-Philips Kinimo, Lago Lebato Modeste ou encore Youté Wonsébéo Innocent, figure désormais parmi les cadres écartés. 

Cette vague de révocations confirme les tensions profondes qui traversent le PPA-CI, à un moment où le parti cherche à maintenir son unité autour de la ligne politique dictée par Laurent Gbagbo.

Jeremy Ahossou