À l’approche du scrutin du 23 novembre, la jeunesse universitaire de Guinée-Bissau exprime un besoin urgent d’apaisement. Dans une capitale saturée d’affiches politiques, les étudiants de l’université Amílcar-Cabral affirment vivre une campagne tendue, marquée par la peur de s’exprimer librement. Beaucoup disent connaître leur choix, mais refusent d’en parler publiquement, évoquant un climat de pression et des témoignages d’abus qui les poussent à attendre l’isoloir pour faire entendre leur voix.

Au cœur de leurs préoccupations, la restauration des libertés publiques revient comme une demande centrale. Plusieurs jeunes affirment espérer qu’un nouveau président garantira enfin une véritable liberté d’expression, estimant que le pays fonctionne dans une atmosphère où l’autocensure s’impose. Ils décrivent un quotidien où s’exprimer ouvertement peut encore être perçu comme risqué, créant un malaise général parmi les étudiants.

Les attentes portent également sur la lutte contre les divisions qui traversent la campagne. Certains dénoncent l’usage de discours tribalistes qui, selon eux, détournent l’attention des enjeux nationaux. Pour ces jeunes électeurs, la priorité est de choisir un dirigeant capable de rassembler et d’agir pour l’intérêt commun. 

Avec plus de 42 000 nouveaux inscrits sur les listes électorales, la jeunesse entend jouer un rôle majeur et espère que le scrutin ouvrira une nouvelle phase de stabilité pour le pays.

Jeremy Ahossou