La Cour Suprême du Mali a accueilli, ce jeudi 13 novembre 2025, la cérémonie solennelle de rentrée des Cours et Tribunaux pour l’année judiciaire 2025-2026. Placée sous la présidence de Son Excellence le Général d’Armée Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, l’audience s’est déroulée autour d’un thème de haute portée institutionnelle : « Le contrôle juridictionnel des finances publiques, facteur de bonne gouvernance ».
L’événement, marqué par une forte affluence, a réuni le Premier ministre, le Président du Conseil national de Transition, plusieurs présidents d’institutions, le Président de la Cour Suprême, le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, ainsi que d’autres hauts responsables civils et judiciaires. Le Gouverneur du District de Bamako, le Maire de la Commune VI et le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Mali ont également honoré de leur présence cette cérémonie qui s’inscrit au cœur des réformes du Mali Kura.
Après l’exécution de l’hymne national, le Président de la Transition a procédé à l’ouverture officielle de l’audience, invitant le Président de la Cour Suprême, Dr Fatoma THÉRA, à prononcer son allocution. Celui-ci a d’abord salué la présence du Chef de l’État avant de souligner la pertinence du thème retenu, rappelant que le contrôle juridictionnel des finances publiques « tire son fondement de la Constitution du 22 juillet 2023 », qui consacre la Cour des Comptes comme juridiction supérieure et pilier central de la gestion transparente des ressources publiques.
Dans son discours riche en enseignements, Dr THÉRA a évoqué les performances de l’année écoulée. Selon lui, l’année 2025 a été marquée par une activité soutenue plus de mille arrêts rendus par les différentes sections, près de mille dossiers traités par le parquet général et plusieurs missions de vérification et de contrôle exécutées avec efficacité.
Des chiffres qui, selon le Président de la Cour Suprême, traduisent « la rigueur, le professionnalisme et l’engagement des magistrats maliens ».
Évoquant les perspectives, Dr THÉRA a insisté sur les réformes annoncées par la nouvelle Constitution, notamment la montée en puissance de la Cour des Comptes, appelée à jouer un rôle croissant dans la lutte contre la délinquance financière. Il a plaidé pour le renforcement des capacités humaines, techniques et matérielles afin de consolider les acquis et d’assurer un meilleur accompagnement des juridictions financières.
Le Président de la Transition a, pour sa part, mis en avant la détermination du Gouvernement à faire du contrôle juridictionnel un véritable levier de gouvernance. « Le contrôle juridictionnel constitue le rempart le plus sûr contre le gaspillage, la fraude et la mauvaise gestion », a-t-il déclaré, rappelant que la transparence et la responsabilité sont au fondement d’un État fort et respecté.
Le Mali Kura au cœur des réformes
Assimi GOÏTA a également souligné les efforts consentis pour renforcer les structures de contrôle, citant la construction du siège moderne de la Cour des Comptes entamée en décembre 2024 comme un symbole fort de la volonté nationale d’améliorer la justice financière. Il a encouragé la publication régulière des décisions et rapports afin d’accroître la lisibilité des actions menées et de renforcer la confiance des citoyens envers les institutions publiques.
Le Chef de l’État n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude envers les magistrats, greffiers et auxiliaires de justice « dont le dévouement contribue quotidiennement à l’édification d’un État de droit solide ».
À la fin de la cérémonie, dans un geste empreint de symbolisme et de proximité, le Président de la Transition est allé à la rencontre de la population. Dans une ambiance de ferveur patriotique, il a salué « la résilience et le courage » du peuple malien face aux défis sécuritaires posés par un terrorisme désormais en recul.
Ce moment d’échange chaleureux rappelle l’attachement du Président GOÏTA à l’unité nationale, à la paix et à la souveraineté du Mali. Une conclusion forte pour une rentrée judiciaire résolument tournée vers la transparence, la responsabilité et la reconstruction institutionnelle.
Cyril DAKPITI