Le procès en appel du général Félix Kadangha, ancien chef d’état-major des Forces armées togolaises (FAT), a une nouvelle fois été repoussé. Réunie lundi matin, la Cour d’appel militaire a annoncé que l’audience n’aura pas lieu avant le 16 février 2026. Ce report, décidé après seulement trente minutes de séance, a été justifié par le procureur général en raison de « l’indisponibilité de certains intervenants essentiels au dossier ».
Condamné en novembre 2023 à vingt ans de réclusion criminelle dans l’affaire dite Madjoulba, le général Kadangha purge actuellement sa peine à Lomé. Il avait été reconnu coupable de complot contre la sûreté intérieure de l’État, de complicité d’assassinat et d’entrave à la justice. L’ancien chef militaire a toujours nié les faits qui lui sont reprochés et maintient qu’il est victime d’un procès politique.
La défense du général, qui avait interjeté appel pour contester la décision, déplore un nouveau retard dans la procédure. Ses avocats dénoncent « une manœuvre destinée à prolonger indéfiniment la détention » de leur client, estimant que le dossier souffre de nombreuses irrégularités, notamment un manque de preuves et des pressions extérieures. L’audience de lundi s’est donc limitée à l’annonce du report, sans plaidoirie ni audition de témoins.
L’affaire Madjoulba, qui trouve son origine dans l’assassinat du commandant du 1er Bataillon d’intervention rapide (BIR) en mai 2020, continue de diviser l’opinion. Considéré comme l’un des plus grands mystères judiciaires du Togo, ce dossier met en lumière les tensions persistantes au sein de l’armée et laisse planer de nombreuses zones d’ombre sur l’identité du véritable auteur du crime.
NEWAFRIQUE