Le procès très attendu de l’ancienne Première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, et de son fils Noureddin Bongo Valentin, s’ouvrira le 10 novembre à Libreville devant la Cour criminelle spéciale. Tous deux, installés à Londres depuis leur départ du pays en mai 2025, seront jugés par contumace pour des faits présumés de détournements de fonds publics et blanchiment de capitaux. Leurs avocats ont dénoncé un « simulacre de procès » et ont confirmé qu’ils ne se présenteront pas devant la justice gabonaise.
Selon le porte-parole de la présidence gabonaise, Théophane Nzame Nze Biyoghe, les vidéos récemment publiées par Noureddin Bongo sur les réseaux sociaux font partie d’une « campagne d’influence » visant à déstabiliser le pays. Il a affirmé que ces tentatives « ne prospéreront pas », réitérant la volonté du gouvernement de laisser la justice suivre son cours. Ces images montrent notamment des responsables gabonais et magistrats au domicile d’Ali Bongo, demandant à l’ancien président de signer des documents.
Cependant, certains acteurs politiques, dont Alain Claude Bilie By Nze, ex-Premier ministre et désormais opposant, doutent de l’impartialité du procès. « Ce procès aurait dû être celui de la réhabilitation de la justice. Il va être le procès de la justice », a-t-il déclaré. Pour l’opposition, cette affaire illustre la fragilité de l’indépendance judiciaire au Gabon, tandis que pour le pouvoir, elle marque un pas vers la lutte contre la corruption au sommet de l’État.
Jeremy Ahossou