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Togo - Grève de la faim à la prison civile de Lomé : des détenus réclament justice et dignité

last updated: Wednesday, November 12, 2025 5:50 AM
Source: NEW AFRIQUE

La Prison civile de Lomé

 Depuis le 8 novembre 2025, un mouvement de grève de la faim a éclaté à la prison civile de Lomé. À l’origine de cette action, les détenus Aziz Goma et Grâce Koumayi, rejoints ensuite par une vingtaine d’autres prisonniers, souhaitent protester contre leurs conditions de détention jugées inhumaines et réclament leur libération immédiate. Selon leurs proches, cette mobilisation traduit un profond désarroi face à ce qu’ils considèrent comme une « détention arbitraire ».

Parmi les figures de cette grève figure Abdoul Aziz Goma, citoyen irlandais d’origine togolaise, arrêté en 2018 et reconnu par le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire comme victime d’un emprisonnement contraire aux normes internationales. Son état de santé se serait fortement dégradé après plusieurs années d’incarcération. À ses côtés, Grâce Koumayi, sage-femme et militante des droits humains, aurait elle aussi cessé de s’alimenter. Ses proches dénoncent des « traitements dégradants » et redoutent une issue dramatique si rien n’est fait rapidement.

Le collectif Togo Rights and Freedom Network – UK, basé à Londres, a appelé les autorités togolaises à libérer sans délai les grévistes et l’ensemble des détenus politiques. L’organisation a également sollicité l’intervention de la CEDEAO, de l’Union européenne, du gouvernement irlandais et d’organismes internationaux tels que l’ONU et Amnesty International. Dans un message relayé par ses soutiens, Aziz Goma a déclaré : « Nous entamons cette grève de la faim non pas par désespoir, mais par conviction. Quand la justice se tait, nos corps deviennent notre dernier cri. »

Pour l’instant, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part des autorités togolaises. L’administration pénitentiaire, contactée par plusieurs médias, n’a pas souhaité commenter la situation ni informer sur l’état de santé des grévistes. 

Les organisations de défense des droits humains annoncent toutefois suivre de près l’évolution de cette grève de la faim et se disent prêtes à publier régulièrement des rapports sur la situation sanitaire et judiciaire des détenus concernés.

 

Jeremy Ahossou 


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