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Mali - Nations Unies : Un droit de réponse ferme du Mali face à l’Algérie

last updated: Thursday, October 2, 2025 5:00 PM
Source: Nouvelle AFrique

Mission permanente de la république du Mali auprès des Nations Unies

La Mission permanente du Mali auprès des Nations Unies a exercé, ce lundi 29 septembre 2025, un droit de réponse en réaction aux propos tenus par le ministre algérien des Affaires étrangères lors du débat général de la 80e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. Dans une déclaration solennelle, la délégation malienne a rejeté ce qu’elle qualifie d’« attaques personnelles, grossières et condescendantes », et a dénoncé les « contre-vérités » avancées par son voisin algérien.

« Par respect pour le décorum de cette auguste Assemblée, la délégation du Mali ne s’abaissera pas au niveau des invectives », a précisé le représentant malien, tout en soulignant que l’Algérie a délibérément choisi de passer sous silence les véritables causes des tensions inédites entre les deux pays.

Le Mali rappelle que ces tensions trouvent leur origine dans ce qu’il qualifie d’« ingérences intempestives et inacceptables » de l’Algérie dans ses affaires intérieures, notamment le processus de paix dont Bamako revendique désormais la pleine maîtrise.

Mais le différend s’est aggravé à la suite de la destruction, dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, d’un drone malien de reconnaissance par les forces armées algériennes. L’Algérie a affirmé que l’appareil avait pénétré de 2 km dans son espace aérien. Des allégations balayées par le Mali qui, après enquête, affirme détenir « la certitude absolue » que le drone n’a jamais franchi la frontière.

« Les lois élémentaires de la physique rendent impossible la dérive d’un drone abattu sur 22 km », a fait valoir la délégation malienne, précisant que l’épave a été retrouvée à 9,5 km à l’intérieur du territoire malien. Bamako considère donc l’acte comme « une agression inédite dans l’histoire des relations entre les deux pays ».

Face à ce qu’il juge être « une action hostile préméditée », le Mali a saisi la Cour internationale de Justice (CIJ). Cependant, Alger a refusé de reconnaître la compétence de la juridiction. Pour Bamako, ce refus constitue un « aveu de culpabilité » et traduit « le mépris du régime algérien pour la légalité internationale ».

Le Mali soutient que la destruction de son drone visait à protéger des groupes armés responsables d’actes terroristes, que ses forces cherchaient à neutraliser. Une accusation grave, qui s’ajoute à la dénonciation récurrente du « parrainage par l’Algérie du terrorisme international au Sahel ».

La délégation malienne a également rappelé le contraste entre cette « agression flagrante » et le soutien historique du Mali à la guerre d’indépendance algérienne. Elle appelle Alger à « cesser ses ingérences » et à réorienter ses efforts vers ses propres défis internes.

« Le régime algérien gagnerait à améliorer ses relations avec ses voisins et à travailler de bonne foi à la stabilité, à la sécurité collective et au développement durable dans la région », a insisté le représentant malien.

En conclusion, Bamako assure qu’il ne ménagera « aucun effort pour défendre son territoire national et protéger les personnes et les biens », tout en réaffirmant sa volonté d’entretenir des relations de bon voisinage fondées sur le respect de la souveraineté et de la coopération régionale.


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