Le procureur général près la Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a requis, mercredi 23 avril, une peine de 20 ans de travaux forcés contre l’ancien Premier ministre Matata Ponyo. Il est accusé d’avoir détourné près de 195 millions de dollars destinés à la création du parc agroalimentaire de Bukangalonzo entre 2012 et 2016. Deux autres co-accusés, l’ex-gouverneur de la Banque centrale Deogratias Mutombo et l’homme d’affaires sud-africain Christo Grobbler, sont également visés.
L’audience s’est tenue sans la présence des accusés. Matata Ponyo, devenu député, invoque son immunité parlementaire, tandis que ses co-accusés ont évoqué des raisons de santé. Le procureur a dénoncé une manœuvre dilatoire : « Les immunités ne sont pas synonyme d’impunité. Ce prévenu est en train de se moquer de la justice », a-t-il déclaré avec fermeté devant les juges.
Durant l’audience, plusieurs inspecteurs des finances ont présenté des éléments à charge, dénonçant un projet mal structuré et entaché d’irrégularités. La défense, de son côté, conteste la compétence de la Cour en raison de la fin de mandat de certains juges. Le verdict est attendu le 14 mai.
Jeremy Ahossou