Le Togo connaît en 2025 une nette régression de la liberté de la presse, comme l’indique Reporters sans frontières (RSF) dans son dernier rapport. Le pays chute à la 121e place sur 180 au classement mondial, perdant huit rangs par rapport à l’année précédente. Cette baisse s’inscrit dans une tendance régionale préoccupante, également observée au Cameroun, au Bénin et au Sénégal. Selon RSF, l’absence de subventions publiques transparentes rend les médias particulièrement vulnérables aux pressions politiques et économiques.
Bien que la liberté de la presse soit reconnue par les textes togolais, les garanties légales demeurent insuffisantes. Amnesty International note une multiplication des atteintes aux droits des journalistes, avec des suspensions de journaux et des condamnations pour « diffamation » ou diffusion de « fausses » nouvelles. Ces atteintes surviennent dans un climat politique marqué par la promulgation en 2024 d’une nouvelle constitution supprimant l’élection présidentielle au suffrage universel direct, jugée par l’opposition comme une tentative de pérenniser le pouvoir de la famille Gnassingbé.
Face à cette situation, RSF appelle à une mobilisation nationale et internationale pour défendre une presse en danger. L’organisation insiste sur la nécessité de mettre en œuvre des mécanismes de soutien financier équitables, d’assurer l’application des lois protectrices et de garantir un environnement politique respectueux des droits fondamentaux des journalistes.
Jeremy Ahossou