Les résultats du dernier sondage Afrobarometer au Togo, présentés hier jeudi 6 mars 2025 à l’Agora Senghor de Lomé, révèlent une opinion largement favorable à l’Alliance des États du Sahel (AES) et des préoccupations persistantes sur la sécurité nationale. Réalisée par le Centre de Recherche et d’Opinion Publique (CROP), cette enquête met en lumière la perception des Togolais sur le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO, ainsi que sur la lutte contre le terrorisme dans la région.

Selon le rapport, 64 % des Togolais considèrent que la sortie de ces pays de la CEDEAO est justifiée, principalement en raison d’une perception d’ingérence excessive des puissances étrangères et d’un manque de soutien efficace face aux menaces sécuritaires. Toutefois, l’opinion est divisée quant aux conséquences de cette rupture sur l’intégration sous-régionale : 39 % estiment que cela n’aura pas d’impact, tandis que 37 % craignent des effets négatifs.

Sur la question sécuritaire, la majorité des Togolais jugent positivement les efforts du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme, même si 83 % reconnaissent que la situation au Nord influence leur perception de la sécurité nationale. En revanche, les avis sont partagés sur la communication de l’État à ce sujet, avec 48 % des sondés la jugeant satisfaisante contre 44 % qui estiment qu’elle est insuffisante. Par ailleurs, 54 % des répondants perçoivent favorablement la présence de la Russie et du groupe Wagner dans le Sahel, considérant leur influence comme un facteur de stabilisation.

Ces données, disponibles sur le site d’Afrobarometer, fournissent aux décideurs et chercheurs des éléments concrets sur les attentes des Togolais face aux dynamiques géopolitiques actuelles. Elles pourraient également influencer les choix stratégiques du pays dans ses relations avec la CEDEAO et l’AES.

Jeremy Ahossou