La capitale congolaise, Kinshasa, a connu une journée mouvementée ce mardi 28 janvier 2025, marquée par des manifestations massives contre les violences dans l'est du pays. Dès les premières heures de la journée, des milliers de manifestants ont envahi les rues, exprimant leur colère face à l'inaction supposée de la communauté internationale. Des attaques ont visé les ambassades du Rwanda, des Pays-Bas, de l’Ouganda, de la Belgique et de la France. Plusieurs bâtiments et voitures ont été endommagés dans ce climat de tension.

Ces manifestations font suite à l'entrée des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, à Goma, grande ville de l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Les protestataires dénoncent le manque d'engagement des pays occidentaux et des États-Unis face aux affrontements meurtriers dans cette région riche en ressources naturelles. Depuis plus de trois décennies, l'est de la RDC est le théâtre de conflits récurrents.

À Kinshasa, la situation reste tendue. Des barricades ont été érigées par les manifestants, des supermarchés et des magasins ont été pillés, et les activités sont largement suspendues. Dans une adresse à la télévision nationale, le chef du gouvernement a salué la mobilisation des citoyens tout en condamnant les violences et les actes de vandalisme. Le ministre de l’Intérieur, pour sa part, a appelé au calme.

Les autorités congolaises demandent des sanctions ciblées contre le Rwanda, accusé de soutenir le M23. Cette rébellion, née en 2012, avait brièvement occupé Goma avant d’être vaincue en 2013, mais son retour en force ravive les tensions dans une région déjà fragilisée par des décennies de conflits.

Jeremy Ahossou