Le débat sur l’attribution du titre de « père de la nation » au Togo continue d’agiter la scène politique. Invité sur une radio le dimanche 23 février, Me Jean Yaovi Degli a partagé son analyse sur cette question sensible. Il s’appuie sur ses ouvrages publiés en 1996 et 2007 pour expliquer que la construction d’une nation est un processus complexe qui ne s’est pas concrétisé au Togo.

Selon Me Degli, « Sylvanus Olympio n’a pas eu le temps de créer l’esprit de la nation ». Il explique que dans de nombreux pays africains, « la nation n’a pas précédé l’État », car les frontières ont été tracées par les colonisateurs. Il cite des figures comme Nkrumah et Houphouët-Boigny qui ont réussi à bâtir une nation, mais estime que ce ne fut pas le cas d’Olympio, qui demeure néanmoins « le père de l’indépendance ».

Abordant le rôle du président Gnassingbé Eyadéma, Me Degli reconnaît ses contributions dans plusieurs domaines. « Il est père de l’armée, il est le père de la stabilité, il est père de la diplomatie togolaise », mais il estime que lui non plus n’a pas réussi à unifier véritablement le pays. Il souligne que la division a persisté sous son règne, rendant impossible la réconciliation nationale.

Pour Me Jean Yaovi Degli, le véritable « père de la nation » togolaise reste à venir. Il affirme que « lorsque nous réussirons à faire ce travail de vivre ensemble, de réconciliation nationale et que les Togolais seront tous dans la même dynamique d’avancer », alors seulement, on pourra parler de la naissance d’une véritable nation togolaise.

Jeremy Ahossou