Ce vendredi 26 juillet 2024 marque le premier anniversaire du coup d'État qui a renversé le président Mohamed Bazoum au Niger. À la veille de cet événement, le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a prononcé un discours justifiant cette prise de pouvoir. Selon Tiani, le coup d'État était une réponse aux « menaces existentielles » pesant sur le pays, notamment « les obscurs rivages du terrorisme » et le « pillage des ressources » par un régime déchu qu'il accuse d'être « vassalisé » par l'ancienne puissance coloniale.

Le général Tiani a exposé les quatre axes de la « refondation » du pays : le renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale, la promotion de la bonne gouvernance, le développement des bases de production et l'accélération des réformes sociales. Il a critiqué les sanctions de la Cédéao, les qualifiant d'« illégales, iniques et inhumaines », tout en affirmant que le CNSP avait « tiré les leçons » de leur impact.

Sur le plan de la défense, Tiani a souligné la montée en puissance des forces armées nigériennes, rendant hommage aux « lourds sacrifices consentis » par les soldats. Il a promis de renforcer les capacités des forces armées avec l'« acquisition des moyens requis ». En matière de ressources naturelles, il a évoqué un programme d'irrigation et l'utilisation prioritaire des personnels et entreprises locales, avertissant que toute entreprise violant les dispositions légales se verrait retirer son permis.

Le général Tiani s'est félicité de la création de la Confédération des États du Sahel avec le Burkina Faso et le Mali, malgré les obstacles posés par ceux que leur indépendance dérange. Il a remercié ses homologues burkinabè et malien pour leur soutien et a réaffirmé l'engagement des trois pays à rompre avec l'ordre néocolonial. Il a énuméré les mesures prises durant cette première année au pouvoir, dont la dénonciation des accords de défense avec la France et le retrait du G5 Sahel.

Jeremy Ahossou