Avec la proclamation définitive des résultats des élections sénatoriales du 15 février 2025 par la Cour Constitutionnelle, le processus de mise en place du Sénat togolais entre dans une phase cruciale. Si les 41 sénateurs élus ont déjà été consacrés, l'attention est désormais tournée vers la nomination des 20 autres membres, une prérogative du Président de la République. Cette décision, très attendue, suscite une grande impatience au sein de la classe politique et de la société civile.
Depuis le 24 février, les acteurs sociopolitiques suivent attentivement les bulletins d'information sur la télévision nationale (TVT), espérant une annonce imminente. De nombreuses personnalités issues des milieux politiques aspirent à ces postes, tandis que des rumeurs font état d'une effervescence particulière dans les milieux religieux et spirituels, où certains candidats cherchaient un soutien « divin » pour leur nomination.
Le cadre juridique entourant cette nomination est pourtant clair. Conformément à l'article 10 de la Constitution, le Sénat est composé de deux niveaux de membres élus et d'un tiers de personnalités désignées par le Président du Conseil. Cependant, en l'absence de ce dernier, l'ordonnance n°2024-001/PR du 5 novembre 2024 prévoit que cette responsabilité incombe directement au Président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé.
Ce pouvoir de nomination étant discrétionnaire, le chef de l'État dispose d'une totale liberté pour choisir les 20 sénateurs, sans qu'aucune condition spécifique ne soit fixée par la loi. Ce processus vise à garantir une représentativité équilibrée et à renforcer les mécanismes de gouvernance du pays. Les observateurs s'attendent ainsi à des choix stratégiques, alliant compétences et intérêts politiques.
La nomination de ces sénateurs permettra enfin au Sénat d'entrer en fonction et de jouer pleinement son rôle législatif. Selon les textes en vigueur, la première session de cette nouvelle institution est prévue pour le 6 mars 2025, marquant ainsi une étape clé dans l'opérationnalisation des nouvelles institutions issues de la réforme constitutionnelle du 6 mai 2024.
Jeremy Ahossou