Un récent rapport de la Banque mondiale révèle une situation préoccupante au Nigeria, où plus de 56 % de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, marquant une augmentation significative de 15 % par rapport à 2018. Cette montée alarmante de la pauvreté est en grande partie attribuée aux réformes économiques entreprises par le président Bola Ahmed Tinubu, qui ont exacerbé les difficultés économiques des Nigérians.
Parmi ces réformes, la suppression des subventions sur l'essence et l'harmonisation des taux de change sont particulièrement mises en cause. La fin des subventions, qui a entraîné une augmentation fulgurante des prix du carburant, combinée à une inflation galopante, a lourdement pesé sur le pouvoir d'achat des ménages. Les populations les plus vulnérables, déjà confrontées à des conditions de vie précaires, sont les premières touchées par cette hausse des prix.
Le rapport met également en lumière l'aggravation de la pauvreté urbaine, qui a presque doublé en seulement un an. L'insécurité persistante dans certaines régions du pays, ainsi que l’effondrement du secteur pétrolier, ont également contribué à cette dégradation. Le Nigeria, autrefois premier producteur de pétrole en Afrique, fait face à une baisse de ses revenus pétroliers, entraînant des difficultés à financer un budget national déjà faible.
L'incapacité de l'État à répondre aux besoins économiques croissants aggrave la situation, plongeant le pays dans une crise socio-économique de plus en plus critique. Le rapport de la Banque mondiale appelle à des mesures d'urgence pour soutenir les populations les plus touchées et éviter une spirale encore plus profonde de la pauvreté dans la première économie d'Afrique.
Jeremy Ahossou