En République démocratique du Congo, la Cour constitutionnelle a condamné ce mardi 20 mai l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo à dix ans de travaux forcés pour détournement de fonds publics. Il est reproché à l’opposant d’avoir orchestré le détournement de plus de 245 millions de dollars, initialement alloués à des projets tels que le parc agro-industriel de Bukangalonzo et le marché international de Kinshasa. 

La haute juridiction a établi que Matata Ponyo avait activement participé au détournement des fonds en validant des paiements injustifiés pour des travaux qui n’ont jamais été réalisés. En conséquence, ses droits civiques sont suspendus pendant cinq ans, et ses biens, tout comme ceux de ses complices, seront saisis en proportion des sommes détournées. 

Toujours libre au moment du jugement, Matata Ponyo continue de brandir son immunité parlementaire pour éviter une arrestation imminente. La défense dénonce une décision « inique » et envisage de contester sa légalité devant les mêmes juges. Toutefois, le parquet général pourrait rapidement émettre un mandat d’arrêt, à moins que l’Assemblée nationale, qui avait déjà critiqué l’absence de levée officielle de l’immunité, ne s’interpose de nouveau.

Il faut rappeler que  ce verdict met un terme à une procédure judiciaire lancée en 2021, marquée par de nombreux rebondissements.

Jeremy Ahossou