Réuni en congrès ordinaire le samedi 17 mai 2025, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a fermement exprimé son opposition au régime en place et à la mise en œuvre de la 5ᵉ République. Pour Jean-Pierre Fabre, cette réforme constitutionnelle représente « une tentative de confiscation du pouvoir par un clan » au détriment des principes démocratiques. Le parti s’est engagé à renforcer sa mobilisation en vue des prochaines élections municipales.

L’ANC dénonce également le découpage électoral actuel, jugé inconstitutionnel. Jean-Pierre Fabre rappelle que le parti a saisi la Cour Suprême avant les dernières élections, sans obtenir de réponse. « Celui qui gagnera grâce à un faux découpage gouvernera », a-t-il déclaré, proposant même une expertise des Nations Unies pour évaluer l’équité du système électoral. Le parti met en cause une violation flagrante du suffrage égal, notamment entre Lomé et les zones rurales comme Blitta.

Dans ce contexte de tension politique, le président de l’ANC insiste sur la nécessité de conscientiser la population face à ce qu’il considère comme une dérive autoritaire. Il accuse le pouvoir de « déstabiliser » son parti et d’agir sans contre-pouvoir. Le congrès du 17 mai a donc été un moment stratégique pour « remobiliser les militants et préparer la résistance démocratique », selon les responsables de l’ANC.

Jean-Pierre Fabre a également évoqué la situation socio-économique du pays, notamment l’augmentation du prix de l’électricité, qu’il lie à une gouvernance déconnectée des réalités. « Les Togolais doivent se réveiller », a-t-il exhorté, soulignant l’urgence d’un sursaut national face à ce qu’il décrit comme une dégradation continue des conditions de vie.

Jeremy Ahossou