La Cour d'appel de Nouakchott a rendu son verdict ce mercredi 14 mai 2025 dans le procès en appel de l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Reconnu coupable d'enrichissement illicite, sa peine a été alourdie à 15 ans de prison ferme, contre les cinq ans initialement prononcés en 2023. Cette décision marque un durcissement significatif de la sanction infligée à l'ex-chef d'État, accusé d'avoir détourné des fonds publics durant ses dix années de pouvoir.
Le procès en appel, qui s'est ouvert suite aux recours déposés par Aziz et ses avocats, a également confirmé les accusations portées contre plusieurs de ses proches collaborateurs. Deux anciens Premiers ministres, ainsi que des hommes d'affaires, ont été reconnus coupables de trafic d'influence et de blanchiment d'argent. La justice mauritanienne a ainsi voulu frapper fort face à une corruption endémique régulièrement dénoncée par les organisations de la société civile.
Selon les autorités judiciaires, les détournements reprochés à Mohamed Ould Abdel Aziz se chiffreraient à plusieurs milliards d'ouguiyas, dissimulés grâce à un réseau complexe de sociétés et d'alliés. Le tribunal a estimé que les preuves rassemblées au cours de l'enquête et du procès étaient suffisamment accablantes pour alourdir la peine, envoyant ainsi un signal fort contre l'impunité des élites politiques.
Cette condamnation scelle définitivement les ambitions politiques de l'ancien président, qui avait quitté volontairement le pouvoir en 2019 après avoir installé son successeur et ancien bras droit, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Présenté autrefois comme l'homme fort du pays, Aziz voit désormais ses espoirs d'un retour en politique définitivement compromis.
Jeremy Ahossou