En Gambie, la publication récente de la liste des biens saisis et vendus de l’ancien président Yahya Jammeh continue de susciter des remous. Les autorités ont révélé que les avoirs, estimés à 270 millions d’euros, incluaient des véhicules de luxe, des propriétés, des actifs financiers et du bétail. Cependant, l’opposition et plusieurs organisations de la société civile pointent du doigt une procédure menée sans consultation des parties concernées et sans garantie de transparence.

L’inventaire dévoilé le 11 mai fait état de près de 6,6 millions d’euros d’actifs financiers, ainsi que d’actions de l’opérateur téléphonique Comium Gambia et de biens immobiliers évalués à 2,5 millions d’euros. Certaines ventes suscitent particulièrement l’indignation, comme celle d’une voiture Nissan cédée pour seulement 30 euros, alimentant les soupçons d’arrangements opaques en faveur de proches du pouvoir.

Face à ces accusations, le ministère gambien de la Justice a promis de rendre publique la liste complète des acheteurs ainsi que les montants exacts perçus pour chaque bien. Malgré ces assurances, les critiques persistent et les manifestations se multiplient à Banjul, la population exigeant des explications claires sur le processus et les bénéficiaires de ces ventes jugées précipitées.

Jeremy Ahossou