À quelques semaines des élections municipales prévues pour juillet 2025, le parti au pouvoir s, UNIR, affiche une fébrilité qui en dit long sur ses difficultés internes. La sélection des candidats, lancée officiellement le 9 mai, est marquée par des exigences draconiennes qui laissent peu de place à un renouvellement réel de la classe politique locale. Derrière le vernis d’un processus démocratique, c’est surtout la loyauté inconditionnelle au chef du parti, Faure Gnassingbé, qui est érigée en critère suprême.
Loin d’encourager l’émergence de nouveaux talents ou de figures de proximité capables de porter les aspirations des populations, UNIR semble privilégier une approche verrouillée où seuls les militants dociles et alignés sur la ligne du parti ont droit de cité. Cette démarche traduit un malaise évident : le parti peine à trouver des profils crédibles et audibles, au point de devoir imposer des conditions internes rigides pour filtrer toute voix discordante.
La méthode employée, à travers des circulaires internes et des délais de dépôt de candidatures serrés, illustre un climat de défiance au sein même du parti. Ce verrouillage excessif trahit un manque de confiance dans la capacité de ses bases à porter des candidats capables d'affronter l'épreuve électorale sans être sous surveillance directe. Au lieu d’une ouverture vers la société civile et les forces vives locales, UNIR se replie sur un entre-soi politique stérile.
Cette attitude défensive, reflet d’un parti qui semble redouter le débat démocratique, pourrait bien fragiliser davantage sa légitimité, déjà contestée sur le terrain. À force de privilégier l’allégeance au détriment des compétences et de la représentativité, UNIR donne l’image d’un parti usé, prisonnier de ses pratiques autoritaires et incapable de se renouveler face à des populations de plus en plus exigeantes.
Jeremy Ahossou