Le Niger et l’Iran ont franchi une nouvelle étape dans le renforcement de leurs relations bilatérales avec la signature d’un protocole d’accord sécuritaire, le 8 mai à Niamey. Cette initiative s’inscrit dans le contexte de la réorientation diplomatique du Niger depuis le coup d’État de juillet 2023. 

Après s’être rapproché de pays comme la Russie, la Turquie ou encore le Maroc, Niamey multiplie désormais les échanges avec Téhéran. La visite d’une délégation iranienne survient un peu plus d’un an après celle du Premier ministre nigérien à Téhéran.

Le protocole signé prévoit des formations, du partage d’informations ainsi qu’une coopération accrue dans la lutte contre le terrorisme, la criminalité et le contrôle des frontières. Le général nigérien de l’Intérieur, Mohamed Toumba, et le commandant des forces de sécurité iraniennes, Rezaei Radan, ont dirigé les discussions. L’Iran met en avant son expertise et ses équipements sécuritaires, notamment les drones, tandis que le Niger cherche à diversifier ses partenariats stratégiques face à l’isolement international.

En toile de fond, l’uranium nigérien reste un enjeu majeur. Le pays dispose de plus de 1 000 tonnes d’uranium non exportées, stockées dans le nord, alors que ses relations avec le groupe français Orano se détériorent. 

Il faut rappeler que le Premier ministre Ali Lamine Zeine avait d’ailleurs dénoncé les pressions américaines visant à empêcher toute vente potentielle d’uranium à l’Iran, tout en affirmant qu’aucun accord formel n’avait encore été conclu.

Jeremy Ahossou