La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), regroupement de partis politiques de l'opposition togolaise, a vivement condamné l'organisation à Lomé de la conférence africaine sur la dette publique, initiée par le gouvernement togolais avec le soutien du FMI et de la Banque mondiale. Dans un communiqué diffusé hier lundi 12 mai, la coalition qualifie cette rencontre de « conférence de l'indécence », estimant qu'elle se déroule dans un pays au bord de « l'asphyxie financière et démocratique ».
Pour la DMP, cette rencontre, qui se veut technique et prospective, masque la gravité de la situation socio-économique du Togo, où la dette publique a atteint 4 000 milliards FCFA, soit 68 % du PIB. « Malgré ces milliards contractés, les Togolais ne perçoivent aucune amélioration de leur quotidien », déplore la coalition, qui pointe la dégradation des services sociaux, l'insuffisance des infrastructures et la montée du chômage. Elle dénonce également l'opacité qui entoure la gestion des finances publiques et considère que « les marchés publics sont souvent attribués dans l'opacité et la répression politique reste la norme ».
Dans ce contexte, la DMP estime que la tenue d'une conférence sur la dette sans questionner « les fondements politiques ni la légitimité des choix économiques » revient à cautionner « la fuite en avant d'un régime autoritaire ». Pour la coalition, le FMI et ses partenaires se rendent ainsi « complices d'une stratégie qui hypothèque l'avenir des générations futures ».
Face à cette situation, la DMP appelle l'Assemblée nationale à mettre en place une commission d'enquête sur les départements ministériels impliqués dans la gestion de la dette. Elle invite également la société civile à se mobiliser pour exiger « un audit indépendant de la dette publique, la mise en place de mécanismes de contrôle démocratique sur l'endettement et une gouvernance économique fondée sur la légitimité populaire ».
Pour finir, la coalition appelle à « un nouveau départ sans Faure Gnassingbé » et exhorte le peuple togolais à rejeter les colloques technocratiques pour œuvrer à l'édification d'une cité démocratique tournée vers le développement durable.
Jeremy Ahossou