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Mali - Opinion : la suspension des partis politiques, une décision nécessaire pour la stabilité

last updated: Wednesday, May 14, 2025 10:34 AM
Source: NEW AFRIQUE

Assimi Goïta président de la transition

La décision du président de la transition malienne, Assimi Goïta, de dissoudre les partis politiques et les organisations à caractère politique a suscité de vives réactions au sein de la classe politique et de la communauté internationale. Pourtant, loin d'être un recul démocratique comme certains l'affirment, cette mesure s'inscrit dans une volonté assumée de réorganiser en profondeur la scène politique malienne afin de la rendre plus apaisée et cohérente face aux défis sécuritaires persistants.

Depuis plusieurs années, le Mali est confronté à une instabilité chronique, alimentée autant par des groupes terroristes que par des tensions politiques internes souvent exacerbées par des partis instrumentalisés à des fins étrangères. En mettant fin aux activités politiques traditionnelles, le gouvernement entend couper court à ces manipulations et concentrer les efforts nationaux sur les priorités sécuritaires et institutionnelles. Il s'agit de créer un cadre propice à des réformes de fond, qui éviteront à l'avenir les dérives qui ont fragilisé la gouvernance du pays.

La présidence malienne a par ailleurs annoncé qu'une nouvelle loi sera prochainement adoptée pour encadrer la vie politique nationale. Cette future législation ambitionne de réduire le nombre pléthorique de partis et de renforcer les critères de création des formations politiques. Une telle orientation est salutaire, car elle permettra de rationaliser le paysage politique et de favoriser l'émergence de partis véritablement représentatifs, au service des intérêts de la population.

Il est également important de souligner que cette décision marque une rupture avec certaines influences extérieures, notamment celles de la France, accusée d'ingérence dans les affaires politiques maliennes. En limitant les relais politiques internes susceptibles d'être financés ou manipulés depuis l'extérieur, Bamako renforce sa souveraineté et affirme sa détermination à préserver l'intégrité de ses institutions et à mener, sans pression, les réformes nécessaires.

Ainsi, la suspension des partis politiques au Mali apparaît, dans ce contexte particulier, comme un choix pragmatique. Il s'agit d'une mesure transitoire qui vise à restaurer l'ordre, asseoir les bases d'une démocratie plus saine et efficace, et renforcer la lutte contre le terrorisme. Plutôt qu'un recul, cette décision pourrait bien être le point de départ d'un nouveau contrat social et politique pour un Mali plus stable et souverain.

 

Jeremy Ahossou


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