Le gouvernement togolais a officialisé de nouveaux tarifs de l’électricité applicables sur l’ensemble du territoire à compter du 24 mars 2025. À travers un arrêté interministériel, les ministres en charge des mines, de l’économie, de la planification et du commerce ont entériné cette révision des prix pratiqués par la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET). Cette mesure s’inscrit dans une dynamique de réajustement visant, selon les autorités, à renforcer la viabilité financière du secteur et à soutenir les investissements nécessaires à l’amélioration des services.

Désormais, pour les abonnés domestiques utilisant moins de 2,2 kVA en post-paiement, le prix au kilowattheure (kWh) grimpe à 60 FCFA pour les 30 premiers kWh, avant de passer à 93 FCFA pour les consommations allant jusqu'à 120 kWh et à 130 FCFA au-delà. Quant aux abonnés souscrivant une puissance supérieure ou égale à 2,2 kVA, les tarifs oscillent entre 93 FCFA et 153 FCFA selon les tranches de consommation. Une hausse similaire est observée pour les formules en prépaiement, où le tarif social s’établit désormais à 70 FCFA/kWh.

Au-delà du coût de l’énergie, l’arrêté prévoit également une augmentation des redevances mensuelles liées à la puissance souscrite, à l’entretien des branchements et à la location de compteur. Ces frais additionnels viendront alourdir davantage la facture des ménages et des petites entreprises, alimentant les inquiétudes sur leur capacité à supporter ces nouvelles charges dans un contexte économique déjà tendu.

Cette décision, bien que prise en concertation avec l’Autorité de Réglementation du Secteur de l’Electricité, suscite des réactions contrastées au sein de la population et des organisations de défense des consommateurs. Ces dernières dénoncent un manque de concertation et appellent le gouvernement à des mesures d’accompagnement en faveur des foyers les plus vulnérables afin d’éviter des impacts sociaux négatifs.

Les autorités, quant à elles, insistent sur la nécessité de maintenir l’équilibre financier de la CEET, d’encourager une consommation rationnelle de l’électricité et de favoriser le développement des énergies renouvelables. Toutefois, elles devront composer avec une opinion publique méfiante et exigeante quant à l’amélioration effective de la qualité du service électrique.
 

Jeremy Ahossou