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Mali - Présentation du Programme d’Action du Gouvernement 2025-2026 : Une feuille de route ambitieuse pour un Mali résilient et souverain

last updated: Saturday, May 17, 2025 12:38 AM
Source: Nouvelle Afrique

Général de Division Abdoulaye, Premier ministre, Chef du Gouvernement, devant le Conseil National de Transition (CNT), le vendredi 16 mai 2025, lors de la présentation de son Programme d’action du gouvernement 2025 – 2026

Dans une atmosphère solennelle empreinte de patriotisme, le Premier ministre, Général de Division Abdoulaye Maïga, a présenté ce vendredi  16 mai 2025 devant le Conseil National de Transition (CNT) le Programme d’Action du Gouvernement (PAG) pour la période 2025-2026. Un exercice républicain de haute portée stratégique, présidé par le Général de Corps d’Armée Malick Diaw, Président du CNT.

Cette déclaration de politique générale, structurée autour de huit axes majeurs, dessine les contours d’un Mali plus fort, plus juste, plus prospère. Le PAG s’appuie sur des références fondamentales telles que la Feuille de route de la Transition, les Assises nationales de la Refondation, le Dialogue inter-Maliens, la vision « Mali Kura ɲɛtaasira ka bɛn san 2063 ma » et la SNEDD 2024-2033. Le Chef du Gouvernement y a décliné une vision claire et chiffrée, en parfaite cohérence avec le nouveau cadre régional de la Confédération des États du Sahel (AES).

Dans un contexte sécuritaire encore volatil, le Gouvernement entend renforcer la présence de l’État avec le recrutement de 15 000 militaires et 9 000 agents des forces de sécurité. Des camps seront construits à Bougouni, Koutiala, San, Kita, Diéma et Nioro du Sahel. Un hôpital militaire sortira de terre à Banakoroni. L’opération « Dougoukoloko » déploiera des plateformes opérationnelles dans les zones sensibles.

Le PAG prévoit l’opérationnalisation du Système Intégré de Gestion des Ressources Humaines (SIGRH) pour maîtriser les effectifs et rationaliser la masse salariale. Des mécanismes plus rigoureux de lutte contre la corruption verront le jour, avec le gel des avoirs illicites et la relecture de la loi sur les associations.

L’objectif est ambitieux : 11 millions de tonnes de céréales attendues pour 2025-2026, 84 000 tonnes de réserves alimentaires stratégiques, distribution gratuite de 17 666 tonnes de céréales à plus d’un million de personnes vulnérables. Le secteur énergétique bénéficiera de 4 nouvelles centrales, de plus de 2 500 km de lignes électriques, et l’approvisionnement en eau sera sécurisé grâce à deux stations de traitement de 76 000 m³/jour.

Les infrastructures routières ne sont pas en reste, avec l’aménagement de 138 km sur le corridor Bamako–Dakar, tandis que la digitalisation des services publics et la couverture administrative du territoire s’intensifient.

Le Gouvernement mise sur 45 000 stages de formation professionnelle, la création de 2 789 logements sociaux, la mise en service de sept cliniques modulaires, trois centrales d’oxygène, 102 incinérateurs et un laboratoire médical P2. Le foncier connaîtra une avancée avec l’immatriculation de 810 000 parcelles.

La construction de 85 écoles fondamentales et 11 lycées (dont deux d’excellence), ainsi que la réhabilitation des universités de Ségou et Sikasso témoignent de la volonté de placer l’éducation au centre. Plus de 5 000 apprenants seront formés dans des filières porteuses, tandis que 1 144 établissements privés feront l’objet d’une évaluation de qualité.

Avec 200 cadres de dialogue social, 60 accords syndicaux relancés, 90 personnes handicapées recrutées, et 600 jeunes réinsérés dans les zones post-conflit, le Gouvernement entend apaiser les tensions. Le processus d’intégration de 34 000 ex-combattants se poursuit, accompagné d’une politique mémorielle et de réparations pour 2 000 victimes de violations graves. La radicalisation sera combattue via des centres spécialisés à Gao, Mopti, San, Ségou et un centre national de désendoctrinement.

La jeunesse et la culture seront aussi mises à l’honneur : 1 million de jeunes seront mobilisés pour des actions citoyennes, 20 000 volontaires recrutés, et la Biennale artistique et culturelle se tiendra à Tombouctou.

La diplomatie malienne, fondée sur les choix souverains du pays, sera intensifiée au sein de l’AES. L’État valorisera les 700 milliards FCFA transférés par la diaspora en 2023, en facilitant l’investissement, l’accès aux documents administratifs, et l’assistance aux Maliens de l’extérieur.

Enfin, l’État s’engage à organiser des élections crédibles, à travers la consolidation du cadre juridique électoral en partenariat avec l’AIGE. Une attention particulière sera portée aux enjeux politiques, sécuritaires et techniques.

Une dynamique de rupture saluée

Sous les applaudissements nourris des membres du CNT, le Président Malick Diaw a suspendu la séance pour 48 heures, avant la reprise des débats prévus le lundi 19 mai. Ce moment de reddition de comptes marque une étape décisive dans la marche vers un Mali souverain, sécurisé et prospère.

Par cette présentation rigoureuse et ambitieuse, le Premier ministre Maïga a montré la voie d’un État fort, proche de son peuple, ancré dans ses réalités et tourné vers l’avenir.

Cyril DAKPITI


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