La justice béninoise durcit le ton après la tentative de coup d’État survenue il y'a une semaine. Dans un contexte marqué par de fortes tensions politiques et sécuritaires, les autorités ont émis un mandat d’arrêt international visant l’influenceur Kémi Séba, accusé d’avoir tenu des propos jugés graves dans les heures qui ont suivi les événements.
Connu pour ses prises de position radicales et souverainistes, Kémi Séba est poursuivi pour apologie de crime contre la sûreté de l’État ainsi que pour incitation à la haine, à la violence et à la rébellion. Peu après la tentative de putsch, il avait diffusé une vidéo saluant l’action des mutins, qu’il présentait comme des « militaires patriotes », allant jusqu’à affirmer que le président Patrice Talon avait été arrêté.
Pour les autorités, ces déclarations ne relèvent pas de la simple liberté d’expression. Fort d’une large audience sur les réseaux sociaux, l’influenceur est perçu comme capable d’amplifier des messages de nature à fragiliser l’ordre institutionnel. Son parcours, marqué par la perte de la nationalité française en 2024 et son soutien affiché à certains régimes militaires du Sahel, renforce son image controversée sur la scène internationale.
À travers ce mandat d’arrêt international, le Bénin entend afficher une ligne de fermeté face à toute tentative de déstabilisation, y compris au-delà de ses frontières. Sur les réseaux sociaux, les partisans dénoncent une persécution politique. Pour le pouvoir, ses prises de parole constituent une menace réelle pour la stabilité du pays.
Jeremy Ahossou