Le Conseil national de transition (CNT) a adopté, hier, à l’unanimité de ses 120 membres présents, la loi de finances rectificative 2026. Le projet de loi, qui prévoit 3 057,79 milliards FCFA de recettes contre 3 578,22 milliards de dépenses, se caractérise par une hausse des budgets des institutions clés, notamment la Présidence, la Primature, le CNT, et un déficit attendu de 520,4 milliards FCFA.
C’est à l’unanimité que les membres du Conseil National de transition ont adopté la loi de finance rectifiée à 125 voix pour, zéro contre et zéro abstention, estimée à 3 057,79 milliards FCFA de recettes contre 3 578,22 milliards de dépenses. Quant au déficit attendu, il atteint ainsi 520,4 milliards, un niveau en recul par rapport aux estimations de 2025 où il avoisinait 539 milliards, et encore davantage par rapport aux 598 milliards enregistrés en 2024.
La hausse des recettes par rapport à l’année écoulée est estimée à plus de 11%, tandis que les dépenses progressent d’un peu plus de 9%, traduisant une montée en puissance de la mobilisation des ressources internes, que le gouvernement présente comme un axe majeur de sa politique financière.
L’un des points marquants de cette loi de finances concerne le budget même du CNT, fixé à 13,620 milliards de FCFA, contre 11,451 milliards de FCFA dans la loi rectifiée de 2025.
Cette hausse, approuvée sans opposition, vise à renforcer les capacités de l’institution dans l’exercice de ses missions législatives durant la transition.
Aussi, la loi de finances rectificative 2026 revoit la hausse les budgets des institutions de premier plan. Il s’agit de la Présidence de la transition qui voit son budget atteindre les 17,407 milliards FCFA contre 15,672 milliards FCFA en 2025.
Il en est de même pour la Primature dont le budget a également connu une augmentation avec 14,413 milliards FCFA contre 12,803 milliards FCFA en 2025.
Le gouvernement estime que ces augmentations à la Présidence de la transition et CNT et à la Primature traduisent la volonté des autorités de doter les institutions stratégiques de moyens supplémentaires pour faire face aux défis politiques, sécuritaires et administratifs du pays.
Par ailleurs, dans cette loi de finance rectifiée, le gouvernement prévoit un effort budgétaire important à la dette. Ainsi, 1 249,833 milliard de FCFA sont destinés au remboursement des dettes intérieure et extérieure, illustrant la priorité accordée à la stabilité financière.
Dans la même dynamique, la masse salariale de l’État atteindra 1 134,332 milliard FCFA contre 1.056,105 milliard FCFA en 2025, soit une progression motivée par les besoins croissants en personnel.
Le texte fixe également le plafond des emplois rémunérés par l’État à 125 903 agents, confirmant la tendance à la stabilisation des effectifs de la Fonction publique.
Par contre, l’enveloppe financière destinée à la Défense est revue à la baisse avec 531,206 milliards FCFA, contre 554,091 milliards FCFA de 2025. Cette diminution, estimée à près de 23 milliards FCFA, marque un ajustement significatif dans les priorités budgétaires de l’État.
Selon le ministre de l’Economie et des Finances, Alousseïni Sanou : « cette baisse s’explique par la non-reconduction des augmentations exceptionnelles qui avaient été introduites au cours de l’exercice 2025. Ces ajustements exceptionnels avaient permis de renforcer ponctuellement les moyens du secteur, mais leur absence en 2026 ramène le budget à un niveau plus standardisé ».
Amadou Traoré