Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ont ouvert, ce dimanche 14 décembre 2025 à Abuja, un sommet déterminant consacré aux crises politiques et aux défis sécuritaires qui secouent la sous-région. Cette rencontre intervient dans un contexte tendu, marqué par une tentative de putsch au Bénin et le renversement du pouvoir en Guinée-Bissau, sur fond de montée des menaces terroristes dans plusieurs pays côtiers.

Placée sous la présidence en exercice du Sierra-Léonais Julius Maada Bio, la réunion vise d’abord à évaluer les réponses apportées à la récente tentative de coup d’État au Bénin. Les dirigeants doivent notamment se prononcer sur l’avenir du contingent de la force en attente de la CEDEAO déployé dans le pays après l’épisode de Cotonou, ainsi que sur un éventuel renforcement des effectifs, afin de prévenir toute nouvelle déstabilisation visant le président Patrice Talon.

La crise politique en Guinée-Bissau figure également au cœur des échanges. Les chefs d’État examinent la nature et la portée des sanctions à l’encontre des auteurs du renversement du président Umaro Sissoco Embalo, survenu fin novembre. Plusieurs organisations de la société civile ouest-africaine appellent, pour leur part, à la publication des résultats des élections présidentielles et législatives, estimant que le respect du verdict des urnes demeure essentiel à la stabilité institutionnelle du pays.

Au-delà de ces urgences politiques, le sommet d’Abuja doit dresser un état des lieux alarmant de la situation sécuritaire régionale. Un nouveau mémorandum est attendu sur l’expansion du terrorisme et de l’extrémisme violent, dont les foyers s’étendent désormais du nord de la Côte d’Ivoire jusqu’au nord du Nigeria. Les dirigeants ouest-africains entendent ainsi renforcer leur coordination afin d’endiguer une menace qui met à l’épreuve la stabilité et l’avenir de toute la sous-région.

Jeremy Ahossou